Un vendredi sur deux, des millions de courriels tombent dans des boîtes de réception, mais une partie va droit à la corbeille sans même avoir été ouverte. C’est la réalité froide des chiffres : selon certaines plateformes spécialisées, les campagnes d’emailing expédiées ce jour-là affichent une chute de 10 à 15 % du taux d’ouverture, comparées aux envois du début de semaine. Pourtant, ce n’est pas une fatalité : de grandes enseignes continuent de miser sur le vendredi, ciblant des segments précis ou optant pour des messages courts et ciblés.
Les études le confirment : la performance des emails dépend énormément du secteur d’activité et de l’audience visée. Il n’existe pas de verdict universel. Les moyennes parlent, mais chaque entreprise doit composer avec ses spécificités, et les conseils généralistes se heurtent vite à la diversité des situations.
Le vendredi, un jour à part dans la semaine pour vos emails ?
Le vendredi ne joue pas dans la même cour que les autres jours pour l’envoi d’emails professionnels. À l’approche du week-end, la tension baisse, les boîtes de réception débordent d’alertes, de bulletins d’informations et de rappels divers. Beaucoup lèvent le pied, l’attention se disperse, et la fenêtre pour capter un lecteur se réduit. Le choix du moment d’envoi devient alors une décision tactique pour toute opération d’email marketing.
Programmer une campagne le vendredi, c’est accepter de naviguer à vue. Les chiffres issus de divers outils d’emailing montrent une baisse d’engagement : le taux d’ouverture décroche de 10 à 15 % par rapport au mardi ou au mercredi. Mais ce recul n’est pas systématique. Certaines offres de dernière minute, les actualités brûlantes ou les relances B2B réussissent à tirer leur épingle du jeu auprès de segments bien ciblés.
Impossible donc de réduire le sujet à une simple opposition entre lundi appliqué et vendredi décontracté. L’efficacité de l’envoi dépend du message, du public visé, mais aussi du créneau horaire. Entre 10h et midi, quelques audiences restent attentives ; passé 15h, les chances de finir ignoré augmentent fortement.
Devant cette diversité de comportements, les spécialistes recommandent d’examiner de près la composition de sa cible, d’analyser les rythmes propres à son secteur et d’ajuster ses campagnes au fil des retours. Les newsletters du vendredi se révèlent de véritables tests de résistance face à la perspective du week-end.
Ce que révèlent les études sur les taux d’ouverture et de clic le vendredi
Les statistiques sont claires : le vendredi, les emails ont plus de mal à émerger. Selon des analyses menées par Sendinblue ou Mailchimp, l’écart de taux d’ouverture entre vendredi et cœur de semaine varie de 8 à 15 %, selon le secteur et la composition des listes de diffusion. L’engagement baisse, les boîtes se saturent, la disponibilité décroît.
L’attention des professionnels s’effrite ce jour-là. Les taux de clics, eux aussi, sont en retrait. Espérer une réaction rapide devient compliqué : le taux d’ouverture descend sous la barre des 18 %, contre près de 21 % le mardi ou le mercredi. Les clics, quant à eux, plafonnent à moins de 2,5 %, alors que d’autres jours frôlent les 3,5 %.
Voici quelques repères pour mieux visualiser ces tendances :
- Taux d’ouverture moyen vendredi : 17 à 18 %
- Taux de clic moyen vendredi : 2,1 à 2,5 %
- Taux d’ouverture mardi/mercredi : 20 à 21 %
- Taux de clic mardi/mercredi : 3 à 3,5 %
La nature du secteur, le type de message et la composition de l’audience expliquent ces différences. Les emails transactionnels ou les notifications opérationnelles s’en sortent souvent mieux. Les campagnes de prospection ou d’informations généralistes, à l’inverse, perdent de leur force, aspirées par l’impatience du week-end. Ces chiffres rappellent que la disponibilité et la concentration varient selon les moments de la semaine.
Comment adapter votre stratégie d’envoi selon votre audience et vos objectifs
Segmenter, personnaliser, moduler : ces principes restent valables, mais leur mise en œuvre dépend de la réalité de chaque cible. La segmentation affine chaque campagne : salariés pressés, indépendants toujours connectés, décideurs à la recherche d’une synthèse hebdomadaire… À chaque profil, son créneau, sa fréquence, son style.
Le vendredi, certains lecteurs restent preneurs. Les newsletters proposant une rétrospective de la semaine ou des analyses pointues savent trouver leur public juste avant le week-end. Les messages transactionnels ou les rappels administratifs, en revanche, sont vite éclipsés. Il s’agit donc d’ajuster le contenu et la stratégie en fonction de l’audience et de l’objectif poursuivi : informer, convaincre, fidéliser ou générer du trafic. Observer les créneaux d’ouverture permet d’identifier les fenêtres les plus favorables. Les habitudes diffèrent entre pros du BtoB, souvent actifs le matin, et les lecteurs BtoC, moins prévisibles.
Pour guider vos choix, gardez ces recommandations en tête :
- Privilégiez l’envoi matinal pour les professionnels.
- Testez des horaires alternatifs pour le grand public.
- Modifiez le contenu selon la finalité : résumé, relance, invitation, ou information sectorielle.
L’adéquation entre personnalisation et pertinence fait la différence. Les outils d’emailing modernes proposent des analyses détaillées, permettant d’ajuster la stratégie en temps réel. Restez attentif au calendrier, aux vacances, aux rythmes propres à votre secteur. Les instants les plus favorables sont ceux où vos lecteurs sont disponibles, attentifs et enclins à agir.
Expérimenter pour trouver le créneau gagnant : conseils pratiques et astuces
Les moyennes n’offrent jamais de solution toute faite. Pour dénicher le créneau idéal, il faut oser expérimenter, comparer, puis ajuster. Le test A/B reste l’allié numéro un : il permet de confronter deux horaires d’envoi et de mesurer ce qui fonctionne le mieux sur des indicateurs concrets comme le taux d’ouverture ou le taux de clic. D’un vendredi matin à un vendredi après-midi, les écarts d’attention peuvent être nets.
Quelques pistes concrètes pour alimenter vos tests :
- Variez les horaires d’envoi, chaque segment d’audience ayant ses propres habitudes.
- Gardez un œil sur la délivrabilité : un envoi massif ou une mauvaise réputation peuvent faire basculer vos emails dans les spams.
- Soignez le design responsive : la consultation mobile progresse, y compris le vendredi.
La réputation d’expéditeur se construit dans le temps. Authentifiez vos envois (SPF, DKIM, DMARC) pour renforcer la confiance des serveurs. Ajustez volumes et contenus : un appel à l’action limpide, un contenu aéré, une promesse claire augmentent vos chances d’obtenir des clics. Les préférences évoluent, alors testez régulièrement. Les KPI, ouverture, clic, conversion, apportent des réponses précises. Les outils d’email marketing ne manquent pas pour tirer le meilleur parti de chaque campagne, vendredi compris.
Le vendredi n’a rien d’un jour anodin pour l’emailing. C’est un terrain d’expérimentation permanent, où la réussite se joue sur la finesse du ciblage, la pertinence du message et l’audace du test. Un créneau mal choisi, et votre mail file aux oubliettes ; un ajustement bien senti, et la magie opère. À chacun de tracer sa voie et de faire parler ses propres chiffres.


