L’implantation d’entreprises booste l’attractivité et la vie à Calais

Calais ne se contente plus d’être ce point de passage obligé, cette ville-port qu’on traverse sans s’arrêter. Depuis quelques années, le paysage économique local a pris une tout autre tournure. L’arrivée de nouvelles entreprises, épaulée par une vague d’investissements, a donné un second souffle à la ville. On ne parle plus seulement de ferries ou de filets de pêche : la logistique, la technologie, la chimie et les services ont désormais leur mot à dire. Ce sont des emplois qui renaissent, des rues commerçantes qui reprennent vie, une jeunesse active qui s’installe, et un dynamisme qu’on n’attendait plus. En diversifiant son tissu économique, Calais démontre à quel point une ville peut changer de visage, et de destin.

Les infrastructures de transport, tremplin pour le tissu économique

Si Calais bouscule aujourd’hui les clichés, c’est d’abord grâce à des infrastructures de transport redoutablement efficaces. Le Tunnel sous la Manche, véritable colonne vertébrale des échanges Europe–Royaume-Uni, voit passer chaque année ses convois de poids lourds, à hauteur de 3,6 millions. Ce volume place la ville au cœur du jeu logistique européen. En parallèle, le Port de Calais s’impose sur le secteur, dynamisant constamment le trafic transmanche avec ses liaisons express pour les marchandises.

Depuis 2021, le ferroutage s’est invité dans le paysage, sous l’impulsion de CargoBeamer. En associant rail et route, cette nouvelle option logistique démultiplie le potentiel local, plaçant Calais et la région Hauts-de-France parmi les plateformes les plus recherchées par les industriels du transport.

Un emplacement qui attire

La proximité immédiate avec le Royaume-Uni, une ouverture vers l’Europe continentale : Calais attire par sa situation. Les entreprises qui cherchent à s’implanter ne s’y trompent plus. Les zones industrielles du nord de Calais sont aujourd’hui équipées pour accueillir et accompagner la croissance des acteurs de la logistique, de l’industrie et de la distribution.

Pour mieux comprendre la palette des facteurs d’attractivité, on peut évoquer quelques points-clés :

  • La performance du Port de Calais, leader du transmanche
  • L’activité soutenue du Tunnel sous la Manche (3,6 millions de camions chaque année)
  • L’ouverture du ferroutage par CargoBeamer en 2021

Effets immédiats sur le marché du travail

L’essor de ces filières résonne puissamment sur le marché de l’emploi à Calais. Transporteurs, logisticiens, agents de maintenance et techniciens bénéficient de cette envolée, ouvrant des perspectives inédites aux habitants du territoire. Au fil des recrutements, la ville attire de nouveaux talents, des compétences qui autrefois s’expatriaient vers Lille ou Paris et qui choisissent désormais d’écrire leur histoire ici.

Les nouveaux visages de l’économie calaisienne

Calais n’est plus ce pôle uniquement tourné vers la mer : aujourd’hui, l’innovation s’étend à tous les étages. Alcatel Submarine Networks a choisi d’y renforcer son activité de câblage sous-marin, ancrant la ville dans les échanges numériques mondiaux. Autre exemple fort, Nexans mise sur un centre de R&D dans les câbles haute-tension, attirant toute une génération d’ingénieurs et de chercheurs.

Sur le terrain industriel, Graftech France SNC règne comme premier producteur mondial de graphite pour aciéries, une pièce maîtresse pour l’économie métallurgique locale. À côté, la chimie de pointe avance ses pions : Merck Santé et Interor proposent des carrières exigeantes, centrées sur la production scientifique et la recherche, ouvrant le champ à de nouveaux profils techniques et scientifiques.

Si on considère les services, le visage du centre-ville s’est transformé avec l’installation d’Armatis. Ce spécialiste des centres d’appel crée des emplois accessibles, offrant stabilité à des habitants qui trouvaient dans le secteur tertiaire une chance inespérée. À chaque fois, l’arrivée d’un nouvel acteur économique insuffle à la ville un dynamisme qui déborde les barrières du port ou de la gare.

entreprises calais

Quand la ville s’implique, l’écosystème s’enrichit

La volonté politique n’est pas pour rien dans la métamorphose en cours. Portée par Natacha Bouchart, la municipalité multiplie les dispositifs pour attirer entrepreneurs et investisseurs. L’action de la société publique Grand Calais Tourisme et Culture contribue à valoriser le territoire au-delà du simple atout économique, en misant sur le rayonnement culturel autant que sur la capacité d’accueil.

Calais Cœur de Vie, un centre-ville qui renaît

Rénover le quotidien, c’est aussi miser sur la ville. Le projet ‘Calais Cœur de Vie’, développé avec l’ANRU, apporte une transformation profonde au centre historique. Modernisation urbaine, équipements améliorés, espaces publics repensés, l’attractivité ne se joue plus qu’autour des zones industrielles, mais s’infiltre au cœur même du tissu urbain.

L’appui d’un réseau structurant

Pour chaque nouvel arrivant, les acteurs locaux se mobilisent. La Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Opale et Grand Calais Terres & Mers proposent un accompagnement adapté aux besoins des entreprises qui veulent s’installer, facilitant l’accès aux dispositifs d’aide, aux conseils d’experts et à des infrastructures pensées pour soutenir le développement. Leur implication constante maintient la ville à la croisée des grands axes économiques du nord du pays.

Symbole de renouveau, le Dragon de Calais

Impossible de parler du Calais actuel sans évoquer le Dragon de Calais, l’œuvre géante de François Delarozière. Installation spectaculaire, emblème de créativité, il attire touristes et curieux tout en donnant confiance aux habitants dans la capacité de leur ville à surprendre. Cet élan s’observe dans les rues, dans les projets, dans l’orgueil retrouvé d’une cité longtemps en peine.

Calais n’attend plus que le passage : elle séduit, elle invente, elle trace une trajectoire nouvelle qui donne envie de miser sur elle. Entre innovations concrètes et audace urbaine, la ville prouve qu’on peut écrire un tout autre avenir là où, hier encore, on n’osait pas le rêver.

Les plus lus