Chômage ou ARE : pourquoi je perçois l’Allocation de Retour à l’Emploi ?

Personne ne se lève un matin en rêvant de percevoir l’Allocation de Retour à l’Emploi. Pourtant, chaque année, des centaines de milliers de personnes basculent soudainement dans l’univers des démarches, des doutes, mais aussi des droits et des aides à l’emploi. Seule l’inscription à Pôle emploi et la perte involontaire d’un emploi ouvrent droit à l’Allocation de Retour à l’Emploi, sous réserve d’avoir cotisé suffisamment durant la période de référence. Un contrat rompu à l’initiative du salarié, sauf exceptions strictes, empêche tout versement de l’ARE.

Des règles précises encadrent le montant et la durée de cette indemnisation, tandis que certains dispositifs complémentaires existent pour ceux qui arrivent en fin de droits. Ces paramètres déterminent l’accès au soutien financier et la nature des aides disponibles après la cessation d’activité.

Comprendre l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) et son rôle pour les demandeurs d’emploi

L’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est la pierre angulaire de la protection sociale pour toute personne confrontée à la perte de son emploi en France. Ce mécanisme, orchestré par le régime de l’assurance chômage, offre un filet de sécurité aux demandeurs d’emploi inscrits auprès de France Travail. Chaque euro perçu compense une partie du salaire disparu, tout en gardant l’objectif de relancer l’activité professionnelle.

Mais l’ARE va plus loin qu’une simple indemnisation. Derrière ce soutien financier, il y a une volonté d’accompagnement global vers le retour à l’emploi : accès à des offres actualisées, conseils sur-mesure, formations adaptées. France Travail propose un suivi régulier pour aider les demandeurs d’emploi à s’orienter, se former ou rebondir sur un marché du travail en constante mutation.

Le système repose sur une solidarité entre actifs : les cotisations versées à l’assurance chômage alimentent un fonds commun, capable d’amortir les coups d’arrêt professionnels pour celles et ceux qui, après une période de travail salarié, traversent une période de chômage. À condition d’avoir rempli les exigences du régime d’assurance chômage, chacun peut bénéficier de cette sécurité collective.

L’ARE n’est donc pas qu’une aide ponctuelle. C’est un levier pour traverser la transition, une ressource qui permet de se projeter à nouveau sur le marché du travail, tout en maintenant un minimum de stabilité et de cohésion sociale.

Qui peut bénéficier de l’ARE ? Les critères d’éligibilité à connaître

L’accès à l’allocation de retour à l’emploi dépend de conditions clairement définies par le règlement de l’assurance chômage. Le point de départ, c’est la perte involontaire de l’emploi : il peut s’agir d’une fin de contrat de travail à durée déterminée, d’un licenciement ou d’une rupture conventionnelle. Une démission, sauf exceptions encadrées, bloque l’accès à l’ARE.

Pour préciser les règles, voici les critères principaux à réunir :

  • Avoir travaillé au moins 6 mois (130 jours ou 910 heures) sur les 24 derniers mois (ou les 36 derniers mois si vous avez plus de 53 ans)
  • Que ce soit en CDD, CDI, intérim, temps plein ou temps partiel, l’ensemble des heures déclarées et cotisées compte
  • Être inscrit comme demandeur d’emploi auprès de France Travail (ex-Pôle emploi)
  • Être en recherche active d’un nouveau emploi et ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite

Les salariés des territoires ultramarins (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin) sont soumis à des règles particulières, mais l’esprit reste le même : sécuriser la transition professionnelle.

Il existe aussi des régimes spécifiques pour certains secteurs (intermittents du spectacle, personnel navigant, etc.), définis par des annexes à l’assurance chômage. Par ailleurs, le maintien des droits suppose de mettre à jour régulièrement sa situation sur la liste des demandeurs d’emploi.

Calcul du montant et de la durée de l’ARE : ce qui détermine vos droits

Le calcul de l’allocation de retour à l’emploi obéit à des règles précises, fixées par la réglementation de l’assurance chômage. Au cœur du dispositif, le salaire journalier de référence (SJR), déterminé à partir de la somme des salaire(s) brut(s) perçus pendant la période de référence, divisée par le nombre de jours travaillés (hors absences non rémunérées).

Le montant brut journalier de l’ARE résulte ensuite de la formule la plus avantageuse entre deux options :

  • 40,4 % du SJR auxquels s’ajoutent 12,95 € (montant fixe)
  • 57 % du SJR

Un double plafond vient encadrer le résultat : un montant minimum et un montant maximum sont fixés, et réévalués régulièrement. La mensualisation convertit cette indemnité en somme mensuelle, sur laquelle s’appliquent la CSG et l’impôt sur le revenu.

La durée d’indemnisation dépend du nombre de jours travaillés sur la période de référence : chaque jour travaillé ouvre droit à un jour d’indemnisation, avec une limite qui peut aller de 18 à 27 mois selon l’âge et le parcours. Certains événements, comme une formation ou l’utilisation du CPF, peuvent allonger ou modifier cette durée. Toute reprise d’activité, même brève, impacte le SJR lors de l’ouverture de nouveaux droits.

Ce mécanisme, défini par la convention relative à l’assurance chômage, s’applique à chaque demandeur d’emploi inscrit auprès de France Travail.

Homme debout devant une agence d

Fin de droits ARE : quelles solutions et aides alternatives existent ?

Quand les droits à l’allocation de retour à l’emploi arrivent à expiration, d’autres aides prennent le relais et évitent de tout perdre du jour au lendemain. Plusieurs options existent, chacune avec ses propres règles d’attribution.

Voici les principales alternatives qui peuvent prendre le relai :

  • L’allocation de solidarité spécifique (ASS), accordée sous conditions de ressources et en fonction de l’ancienneté dans l’emploi ; elle concerne les personnes ayant suffisamment travaillé mais qui ne remplissent plus les critères de l’assurance chômage classique
  • La prime d’activité, destinée à ceux qui reprennent un emploi à temps partiel ou une activité réduite ; son montant dépend de la composition du foyer et des revenus professionnels
  • Le revenu de solidarité active (RSA), qui assure un minimum financier à ceux qui n’ont plus droit à l’ARE ni à aucune pension, sous réserve de ressources modestes

Tableau des principales aides après l’ARE

Aide Conditions d’accès Gestionnaire
ASS Ancienneté, ressources France Travail
RSA Absence d’allocations, ressources faibles Caf/MSA
Prime d’activité Reprise d’activité, ressources Caf/MSA

Accéder à une formation grâce au compte personnel de formation (CPF) reste souvent l’un des meilleurs leviers pour rebondir ou changer de voie. Pour ceux qui veulent créer leur propre emploi, les dispositifs ARCE ou ACRE accompagnent la création d’entreprise en apportant un appui financier. Cette diversité d’aides reflète une volonté forte d’accompagner chaque parcours et de ne laisser personne au bord du chemin.

Restent les trajectoires individuelles, les histoires de reconversion ou de renaissance, qui prouvent que la fin d’une indemnisation n’est jamais la fin d’un chemin. À chacun d’en faire un nouveau départ.

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